Article Bilan : Lutter contre la procrastination

par | 8 Jan 2017 | Export, Management | 0 commentaires

J’ESSAIE D’AVOIR AUTOUR DE MOI DES GENS QUI M’APPUIENT SUR LES SITUATIONS OÙ J’AI TENDANCE À PROCRASTINER

J’ai appris à tout planifier

TÉMOIGNAGE

Henri Martin, entrepreneur et spécialiste en conduite de projets à Lausanne, assume complètement son fonctionnement de procrastinateur.

Et ce «depuis l’école enfantine». Souffrant d’une hyperactivité cérébrale, il a toujours eu tendance à commencer des tâches tous azimuts sans les finir, à réaliser qu’il avait oublié les délais, à zapper des rendez-vous. «Ce n’est pas un manque de respect, c’est simplement que l’on ne se trouve plus sur la bonne route…» Aidé par des coaches, il a mis en place des stratagèmes pour que ce fonctionnement ne lui pose pas (trop) de problèmes professionnellement. Le déclic ayant été le moment où il s’est mis à son compte à l’âge de 24ans pour lancer la chaîne Body Shop en Suisse romande. «Accepter cette faiblesse est LE point important. Sinon, on le vit mal. Depuis j’ai appris à tout planifier. Je suis un maniaque de la planification. Ce qui, avec les outils électroniques de gestion du temps, améliore la situation.»

Autre point primordial: bien s’entourer.

«J’essaie d’avoir autour de moi des gens qui m’appuient sur les situations où j’ai tendance à procrastiner. Je serais un mauvais exécutant pour certaines tâches. Mais je suis un bon dirigeant. Je pense que, sur certains points, mes faiblesses sont devenues des forces.»

(Reproduction d’un article de Bilan du 3 Septembre 2014)

Au secours, je suis un procrastinateur ! (par Camille Destraz)

Tout reporter systématiquement au lendemain peut poser de gros problèmes. Mais que cache ce fonctionnement, et quelles sont les pistes pour y remédier? Conseils.

«En repoussant certains de mes projets en tant qu’indépendante, je ne prends pas le risque de les rater!», rigole Julia, justement cheffe de projet, qui se dit beaucoup moins procrasti- natrice lorsqu’elle est engagée par une entreprise que lorsqu’il s’agit d’initiatives personnelles. Selon le spécialiste Bernard Jouvel, la confiance en soi est un pilier fondamental. On repousse une tâche notamment par peur de l’échec. «Parfois passer un simple coup de fil peut paralyser. En repoussant cette tâche, on va alimenter une mauvaise image de soi. Les collègues ne comprendront pas qu’on ne soit pas capable de faire une chose d’apparence simple. On va se trouver nul, et c’est le cercle vicieux. »

Des solutions faciles Une fois que l’on a identifié ce fonctionnement, et que l’on a appris à être à l’écoute de ces signaux et de ses émotions, il est possible de mettre en place des solutions relativement faciles:

  1. Instaurer des rituels: «Cela pose un cadre, c’est rassurant, explique Bernard Jouvel. Par exemple, plutôt que de traiter ses e-mails au fur et à mesure dans la journée, on les traite le matin en arrivant au travail. Mais pour qu’un rituel devienne un réflexe, il faut le respecter pendant au moins trois à quatre semaines. »
  2. Le deal des cinq minutes: «Le plus difficile, c’est de démarrer. On part du principe qu’il n’y a aucune bonne raison pour que je n’effectue pas une tâche qui ne dure que cinq minutes. Je prends alors un «deal» envers moi-même de démarrer quelque chose que je procrastine, et de m’arrêter après cinq minutes chrono. » Dans 80% des cas, on aura envie de continuer sur sa lancée. Dans les 20 % restants, il faudra respecter son deal et s’arrêter. Au pire, on aura au moins avancé un peu. Une technique que teste régulièrement Julia, mais qui ne fonctionne pas toujours pour elle… «Je me mets de petits objectifs. Un petit bout aujourd’hui, un petit bout demain. Mais souvent je me dis que, puisque c’est juste un petit bout, je peux très bien le faire demain! »
  3. La visualisation: «Lorsqu’on a défini un plan et des objectifs réalistes, l’idée est de se visualiser en train de les atteindre et de les réussir en ressentant le plus de détails émotionnels et sensoriels possible. Comme les skieurs professionnels qui visualisent leur descente! Plus mon cerveau est prêt, plus il réussira», assure le coach.
  4. La to do list: «Non, elle n’est pas morte.» Il s’agit de sortir de sa tête ce qui tourne en boucle en l’écrivant. Henri Martin (lire aussi l’encadré ci-dessous), entrepreneur et procrastinateur en puissance, utilise tout ce qui peut s’y apparenter. «L’agenda électronique, l’agenda papier, le tableau de bord… C’est une façon de travailler qui m’oblige à passer par ces étapes et cela permet de mieux vérifier. » L’homme admet toutefois que les choses qui ne l’intéressent pas «se retrouvent en bas de la liste, même si ce sont des urgences». Mais au moins, il reste une trace…
  5. Réapprendre la notion du temps: La procrastination va souvent de pair avec une mauvaise gestion du temps. Nous avons l’impression qu’une tâche va nous prendre trente minutes, alors qu’en réfléchissant un peu et en notant nos timings régulièrement nous saurons pertinemment que c’est plutôt d’une heure dont nous aurons besoin. Selon le spécialiste, il faut avoir cette rigueur et réapprendre à évaluer les timings. «Même pour les petites tâches. »
  6. Savoir dire non: Eh oui… Par exemple, en acceptant du travail que l’on n’aura pas le temps de réaliser, on se met dans une situation qui pousse à la procrastination. «Si on ne dit rien, on s’épuise et on n’y arrive pas. Il est beaucoup plus profession^ nel de dire que pour nous c’est impossible. Mais ce doit être un «non» bienveillant, avec par exemple une contre-proposition. »

En dehors de ces solutions plutôt pratiques, Bernard Jouvel relève l’importance des techniques qui aident à «court- circuiter le cerveau» en passant par le corps. Comme la pratique des arts martiaux et les séminaires sur la gestion des peurs. «Avec des techniques comme l’apnée négative, on peut recréer facilement des situations de stress que l’on apprendra à surmonter. On constate alors que l’on a eu peur mais que l’on a quand même pu avancer. On donne ainsi un message au corps, qui le transmet au cerveau.»

L’accentuation de la procrastination étant également souvent liée aux émotions, l’exercice de la «cohérence cardiaque» aidera à prendre du recul et à «réduire le bruit émotionnel». Inspirer cinq secondes puis expirer cinq secondes et ainsi de suite pendant cinq minutes. «C’est à tester! Et si on le pratique deux fois par jour, c’est déjà génial», assure le coach.

Reste à essayer tout ça. Demain? Ah non, dès maintenant!

 

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