Coaching « gants de boxe » : libérer le leader qui est en vous !

par | 20 Déc,, 2019 | Export, Management | 0 commentaires

Le leadership est avant tout une question d’attitude, plus que de technique.

Voici la définition qui décrit le mieux, selon moi, ce qu’est un leader :

Un leader est quelqu’un que l’on suit parce que l’on en a envie, pas parce que l’on doit…

Mais alors, comment générer cette envie ? Nous le savons tous instinctivement (et la science a pu le prouver grâce aux IRM fonctionnels), l’envie est avant tout quelque chose d’émotionnel, pas de rationnel. Pourtant, nombreux sont ceux qui pensent qu’un bon argument convainc, qu’avec la logique on peut donner envie… Non : cela passe par les émotions.

Autre erreur commune (sans rentrer trop dans la psycho sociale), on croit souvent qu’un « mâle alpha » est l’individu le plus agressif, le plus fort physiquement. Non, l’autorité du mâle alpha est acceptée en échange de sa capacité à rassurer ! On devient (et surtout on reste) alpha pas en terrorisant, mais en rassurant.

 

Troisième erreur commune, beaucoup de managers (en particulier les hommes) sont convaincus que rien ne leur fait peur ! C’est souvent une posture apprise depuis l’enfance : un homme c’est fort ! Mais mal se connaitre, ignorer certains aspects de soi-même, certaines peurs, engendre de nombreuses difficultés… Souvent, les personnes qui manquent d’assertivité ou d’affirmation d’elles-mêmes, ont une peur à l’origine de cette difficulté. Quant elles essayent de s’affirmer en tant que leader, elles le font de manière trop « molle », ou bien parfois, en surréaction, de manière trop agressive…

Fort de ces 3 constats, je me suis demandé comment aider un manager à développer son leadership, sachant que :

  1. Ça ne passe pas par le fait d’expliquer les choses, ni la logique des arguments
  2. Ça n’est pas une question de force ou d’agressivité
  3. Et qu’il y a souvent des peurs sous-jacentes ignorées

 

Systema : 

Passionné d’arts martiaux, j’ai découvert un art martial russe peu connu qui s’appelle le Systema. Cet art est une combinaison du Sambo, des combats de mass-fighting des cosaques (il fallait bien calmer les ardeurs des ados cosaques, alors ils organisaient des combats de masse entre villages), et des toutes dernières connaissances en biomécanique et en psychologie. Il s’agit d’un art avant tout développé pour les militaires, dont une version civile est accessible. Cet art martial est notamment pointu pour ce qui concerne la gestion des peurs.

Je me suis donc inspiré des enseignements de cet art martial, et de toute mon expérience de coach pour définir un protocole spécifique : « coaching gants de boxes ».

 

Principe : 

Ce coaching a pour objectif d’amener le coaché a faire face à ses peurs. Non pas intellectuellement, on ne va pas en parler, on va expérimenter. Aller voir ce qui se passe quand on est face à sa peur. Quelles ressources dispose-t-on à ce moment-là ? Est-ce si terrible ? C’est ce que j’appelle une métaphore expérientielle.

Si tu as peur de l’eau, à quoi bon t’expliquer le principe d’Archimède, la densité des corps, la structure moléculaire de l’eau, … : ça ne va pas te rassurer… Alors je te propose de te prendre par la main, de sauter avec toi dans l’eau, et que tu fasses, par toi-même, l’expérience que tu flottes…

Il s’agit d’une métaphore car on ne va pas exactement reproduire la peur spécifique qui le limite. Mais mon travail consiste à créer un niveau de stress et de peur réels, qui soit suffisant pour permettre l’expérience. Ceux qui en ont fait l’expérience vous le confirmeront : le stress est bien là !

 

Description du protocole :

Pendant la séance (1H30 en moyenne), toute tentative de rationalisation, d’explication, d’analyse sera proscrite (à part les dernières minutes de la sécance pour l’intégration). Je ne poserai qu’une seule question : « qu’est-ce que tu ressens ? ». L’objectif est de reconnecter le coaché à ses sensations, à son corps (c’est également une forme d’induction qui décale l’état de conscience).

Puis, de manière itérative et progressive, je vais faire monter le niveau de stress. A chaque itération, le coaché fera l’expérience du niveau de stress atteint, puis redescendra. Il y a donc également l’apprentissage de comment s’apaiser rapidement face à un stress, une peur.

Ce protocole n’est pas une compétition, il n’y a pas de niveau à atteindre. Ce qui compte, c’est de faire l’expérience du moment où le stress est trop important, le moment où on lâche prise, et surtout de ce que l’on ressent à ce moment-là…

A la fin de la séance, si certaines personnes peuvent sentir une forme de fatigue physique, ils se sentent en revanche tous pleins d’énergie, avec un fort sentiment de confiance en eux.

 

Pourquoi les gants de boxe ?

Parce qu’à chaque itération, après avoir fait face à sa peur, le coaché devra donner des coups de poing dans le pao (bouclier de protection qu’on tient fermement).  D’une part c’est l’occasion pour le coaché de réaliser les ressources dont il dispose alors qu’il pense être au bout, mais surtout, cet exercice a un effet cathartique, permettant au passage de régler quelques vieux problèmes… (Il existe une autre variante pour ceux qui ont du mal avec l’idée de donner des coups de poing).

Je préfère réaliser ce protocole en extérieur, idéalement dans une forêt, les arbres ayant aussi un rôle à jouer… Une à deux séances suffisent.

 

Contre indications :

Il n’y a pas vraiment de contre-indications, si ce n’est une attention particulière aux problèmes cardiaques et d’hypertension. Mais une bonne santé générale est préférable,

 

Indications :

Outre le développement du leadership, j’utilise ce protocole dans de nombreux cas où le fait de dépasser ses peurs est utile (confiance en soi, reconnexion tête-corps, procrastination, hypersensibilité, etc…), J’ai parfois des clients qui me sont envoyés par des psychiatres pour débloquer une situation.

 

Conclusion :

S’il peut paraitre étrange, à première vue, de devoir sortir en forêt avec des gants de boxe pour développer son leadership, ce protocole qui travaille de manière profonde sur nos peurs permet d’obtenir des résultats très rapides en passant par le corps et en « court-circuitant » le cerveau. Je recommande d’utiliser ce protocole dans le cadre d’un accompagnement plus global. Idéalement au milieu de l’accompagnement, afin de bien préparer le coaché a la séance « gants de boxe », et de pouvoir profiter des prochaines séances de coaching pour bien débriefer ce qu’il s’est passé lors de cette séance riche en émotions…

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